Au début, il y avait un rêve...
Le rêve d’un homme pris de passion pour la mer, et qui voulait pouvoir y voler.
Les ailes du bonheur, c’était ce voilier qui n’existait pas encore, dont le bois était encore recouvert de mousse et entendait chanter les oiseaux quelque part dans une forêt, là-bas sur la terre. Un rêve dont les plans furent spécialement conçus pour lui par l’architecte Provin.
Un voilier familial, solide,
confortable.
Son rêve, il allait le construire. C’était décidé.
Nous sommes à la fin des années 70...
Puis, il y eut les planches.
Voici à quoi ressemblait Saga au début des années 80 ! Celui qui s’apprêtait à le construire voyait déjà en lui un million d’aventures...
La coque prenait forme.
Lui, il dormait sur le chantier la nuit, y travaillait le jour, tout seul, avec des amis, ou avec ses fils, mais toujours avec ses rêves de voyages, toujours cet appel de la mer chevillé au cœur...
La future coque se dévoile enfin, à force de travail, de rigueur et de sueur.
La voici qui commence à offrir son futur profil à qui la regarde, un peu crâneuse.
La mer ne vient pas encore s’y fracasser, mais cela ne l’empêche pas de bomber le torse, prête à en découdre.
Patience, coque de noix, ton heure arrivera...
Voici la coque qui se pavane, pas peu fière d’avoir la proue à l'endroit.
Une étape que l’on fête au champagne.
Mais patience… La mer t’attendra.
C’est au tour du pont d’émerger sous les mains, la sueur et l’acharnement d’un homme et de ses amis.
Il faudra bientôt changer le futur navire de chantier.
Patience… Toujours… La mer sera toujours là demain.
8 ans... 8 ans qu’il s’acharne, qu’il calcule, découpe, scie, frappe, cloue, visse, installe, construit… Ses amis sont venus, sa famille aussi. Il faut maintenant aller vers le nouveau chantier, celui où le rêve prendra vie, une bonne fois pour toute. Mais la vie n’est pas toujours d’accord avec nos plans. Ce jour-là, elle dira non et fera s’abattre plusieurs tonnes sur sa colonne vertébrale. La vie ne s’arrêta pas… Mais le rêve s’éloigna, fût vendu, changea de chantier à tout jamais. Ou presque. C’était il y a 30 ans. Mais le destin ne dit pas son dernier mot si facilement.
Pendant son absence de la famille, le voilier fût choyé par d’autres passionnés, un peu fous sûrement.
Ils firent du bon boulot, apportèrent leur pierre à l’édifice... Mais ne purent faire voler le rêve de celui qui est maintenant arrière-grand-père sur la mer.
Juillet 2018. Il réapparait dans l’un de ces magazines que tous les marins dans l’âme feuillètent de temps à autre. Chasse-Marée, en l’occurrence. Une petite annonce. Nous le reconnaissons. Ces lignes d’eau sont toujours là, inchangeables. Le rêve du grand-père est à vendre. Il n’a toujours pas navigué, il n’en est pas loin. Il est là, comme une pierre énorme au milieu du chemin. Il nous attendait peut-être ?
Retrouvailles (secrètes). Nous ne disons rien au grand-père. Nous partons à Bordeaux voir son voilier. Son actuel propriétaire est ému. Un arrangement convenu nous permet de ramener Saga dans la famille. Oui c’est décidé, il s’appellera Saga. Et il accomplira beaucoup de choses, de belles choses. Mais encore faut-il le terminer, le faire naviguer. Au boulot !
Vaste affaire que ce chantier ! Au bout d’un mois, Saga ressemble encore à ça. Nous n’osons pas envoyer de photos à nos amis et famille qui suivent l’épopée. L’association Le Saga est née. Et avec elle deux beaux projets
Un miracle se produit. MERCI !
Et le miracle porte ses fruits. Grâce au soutien de @fairefrance : 4 mois de travail sur Saga permettront de faire considérablement avancer le chantier. Ici le pont avant/après...
Les portes que vous voyez sur la photo de gauche ont été retirées car trop abîmées. Elles seront offertes au grand-père, le jour de la grande surprise. Et oui, il ne sait toujours pas que nous avons récupéré son voilier et que nous sommes en train de tout faire pour le ramener vers lui, et enfin, lui offrir cette envolée tant rêvée sur l’Océan, avec son bateau, son voilier.
Saga sera à n’en pas douter spacieux et confortable à vivre. Ici, la cuisine qui commence à prendre forme durant l’été 2018. Au fond, la salle d’eau et les toilettes. Nous trépignons et commençons à ressentir nous aussi l’appel du large à bord de Saga.
Les projets de l’association commencent à vivre. L’association Ptits Dom organisera une journée thématique autour de Saga.
Le chantier prendra fin précipitamment en aout. Une mauvaise chute et 5 côtes cassées, ça vous ralentit même les meilleurs marins.
Mais le travail est efficace.
Saga a radicalement changé, à l’intérieur comme à l’extérieur.
L’automne et l’hiver passent en achat de matériel. Nous travaillons sur les visuels qui orneront la coque de Saga.
Le projet de Do Tank "du paysan à l’océan" en faveur des agriculteurs se dessine de mieux en mieux.
Nous ne ménageons pas nos efforts pour tisser ce lien vital. Nous devons aussi faire face aux derniers efforts financiers avant la mise à l’eau.
Un second miracle se produit : @groupelsdh s’engage à nos côtés et devient notre deuxième partenaire officiel !
10 juillet 2020 - Mise à l'eau du Saga, un moment d'émotions fortes
Après 8 ans de construction par le grand père, un drame, deux propriétaires successifs, une petite annonce, son retour dans la famille, quelques mois de chantier, beaucoup de travail, beaucoup de soutiens, deux sponsors, un mécène, beaucoup d'agriculteurs, un parrain et une marraine de confiance, des bénévoles formidables, des donateurs généreux, des potes de chantier fabuleux, et sûrement une team de bonnes étoiles au taquet... Après 40 ans sans voiles, sans océan, nous avons mis Saga a l'eau, tous ensemble ! Il se dirige maintenant vers le grand père pour la grande surprise.
MERCI MERCI à vous tous qui nous avez soutenu, qui avez cru dans le projet, dans notre capacité à le mener à bien.
Le 25 juillet 2020, Jean-Pierre Meunier retrouvait son voilier, Le Saga, enfin achevé et naviguant. Merci aux membres de la famille, aux 80 agriculteurs Fairefrance, qui ont tous répondu présents et ont tous pleuré avec nous.
Aujourd'hui Saga navigue pour ceux qui en ont besoin. L'association qui porte son nom met en œuvre son projet, avec pour principe moral d'être à la hauteur de cette belle histoire et de tous ceux qui l'ont rendu réalité.
